Après nos quelques jours en Guadeloupe, nous sommes vite repartis, poussé par le calendrier et les objectifs de progression vers l'Ouest. Contournant la côte de la Guadeloupe par le sud, nous sommes comblés par le paysage, un temps magnifique et une petite brise nous donnant tout loisir d'apprécier la traversée.
Nous avons eu droit à un magnifique coucher de soleil et c'est l'occasion pour nous de faire nos premiers milles dans la mer des Caraïbes ! Beaucoup d'algues rendant la pêche difficile voir impossible. S'éloigner des côtes ne change rien. Nous avions même investis dans un magnifique bas de ligne à trois poulpes (après marchandage) ! Que nous avons perdu... sans avoir droit à quoi que ce soit !!
La traversée sera calme, et la mer apparaît relativement hachée et sans houle. Nous croisons quelques bateaux mais c'est très calme dont des bateaux de pêche de haute-mer en approchant de la République Dominicaine, poussés par une brise modérée.
Nous mettrons 5 jours pour une distance de 478 milles au final, et zéro poissons !!
L'entrée à Boca Chica se fera de nuit, dans une passe étroite, courbe, avec des balises de chenal non éclairées. Seul une carte GPS avec un grain utilisé pour de la navigation hauturière nous permet de nous guider. Un îlot centrale (une mangrove immense), entourée de hauts-fonds et d'un reef au même niveau de la mer, ne nous rassure pas plus que ça.
A notre arrivée, des eaux calmes et noires comme un lac, et... des centaines de bateaux de pêche de plaisance en haute-mer, pour de la pêche au "gros" : daurade, espadon, thon... Au ralenti, nous poursuivons doucement notre progression jusqu'à un gros quai en béton, gardé par plusieurs hommes.
Un contact facile en espagnol des Caraïbes (merci le chef de bord ^^), et l'annonce qu'on ne peut pas accoster car on ne fait pas partie du "club"... Et qu'il faut attendre demain. On se résigne rapidement et on prépare le mouillage à une vingtaine de mètres du ponton... au milieu du passage. Je ne sais pas si c'est la tête de Sabine ou autre chose, mais à la sortie de l'ancre sur le davier, ils nous ont rappelés pour nous permettre de nous mettre à quai jusqu'au petit matin, si nous ne quittons pas le quai !
Deux défenses et trois amarres plus tard, on ouvre une bouteille de Rhum pour fêter notre arrivée, offrons des Curly et du saucisson à ces gardes qui vont passer la nuit à nous surveiller. Très gentils, nous buvons et échangeons sur notre voyage, sur la vie en République Domicaine, sur les marques de Rhum et sur la vie en Europe, l'El Dorado.
A l'aube, nous sommes réveillés par des 'discrets' coups de chaussure de Ranger sur la coque. Un homme en treillis et casquette nous demande sans sommation de nous en aller à la Marina juste à côté (qui ne se voyait pas dans la nuit), car ici c'est un Club, et ne faisant pas partie du Club, nous n'avons pas le droit d'y rester... Et qu'il nous avait laissé dormir plus qu'il ne le pouvait (il était 7h30). C'est d'une logique implacable. Mais aucune remarque n'a été faite sur le pourquoi, qui nous a autorisé, etc... et c'était plutôt sympa au final, même si après 5 jours de traversée, une arrivée en milieu de nuit et quelques verres de Rhum, nous n'aurions pas dit non à un petit Rab de sommeil.
300 metres, deux amarres et trois défenses plus tard, nous sommes arrêtés au ponton de transit de la magnifique marina, où nous sommes accueillis par un homme sous un petit parasol, nous demandant rapidement les questions classiques de notre provenance, si nous n'étions pas passé par l'Afrique de l'ouest (Ebola), et si nous avions un mort à bord. Puis, ce fût rapidement le cortège d'officiels à bord du bateau pour une visite complète des placards, fonds, banquettes par un militaire pas loin de la retraite, un représentant du service des renseignements, la douane, l'immigration, un médecin, et le chef du port 'Victor'...) accompagné d'une joyeuseté : les frais d'entrées en bateau coûtent 350$, sans compter les frais de la marina... Quel accueil pour les 3 jours prévus sur place !!
Après quelques échanges qui se font détendus dès qu'on accepte de payer (pas le choix pour récupérer Raphaël), les passeports et papiers du bateau sont réquisitionnés, et je les suis partout pour ne pas les perdre de vue. Quelques heures plus tard, nous avions les papiers, une place au port, avec électricité, eau, le droit officiel de descendre du bateau... et une navette gratuite pour nous conduire aux commerces quand on veut !
A nous la découverte de ce nouvel endroit !!
Voici quelques photos de cette étape :
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