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Camaret-sur-mer

A l'entrée de la rade de Brest, à la pointe de la Bretagne entre le raz de sein et le chenal du four, cet ancien port de pêche abritait un grand nombre de langoustiers avec des cales à "claire voie". Ces bateaux partaient en mer plusieurs mois et revenaient les cales pleines le langoustes vivantes.

Aujourd'hui, il a gardé tout son charme et est très typique.

Ce port a été souvent visité auparavant par l'équipage du Bord du monde, et des bateaux précédents de Frédéric MOLINIER : le Katana et le Nuit de chine.

Lors du voyage visant la transatlantique, l'escale de Camaret nous a permis de passer une nuit au port avant d'entamer la traversée du Golfe de Gascogne.





Voici quelques photos de cette étape :

Le Golfe de Gascogne

Du 15/07/2014 au 20/07/2014

Le Golfe de Gascogne est redouté par tous les navigateurs s'en étant approchés, ou non. Sans conteste l'étape la plus dangereuse de notre périple, malgré une préparation et un suivi minutieux de l'évolution de la météo, le Golfe s'est montré fier et capricieux : à la hauteur de sa réputation.

L'arrivée d'une dorsale sur le golfe de Gascogne le mercredi 16/07 nous prédisait un vent stable de Nord-Est pour la traversée afin de nous permettre d'avaler au portant les 400 miles jusqu'à la Corogne en Espagne. La réalité fût toute autre, et les 3 jours de voyage prévus se sont transformés en 5 bonnes journées et nuits riches en émotion.

  • Journée du mardi 15/07

Nous sommes partis de Camaret en fin de matinée avec l'aide du jusant d'un coefficient de marée 105. Cap à l'Ouest dans un premier temps et rapidement au Sud-Ouest, nous passons au large de la chaussée de Sein et de la baie des trépassés.

Sous un grand soleil breton, un petit vent d'Ouest faiblit, conformément aux prévisions météo et la disparition de la dépression.

Nous entamons alors notre première nuit au calme, en établissant des quarts de 4 heures pour les 4 membres d'équipages : Sabine, Anne-Cécile, Raphaël et Gabriel. Robin, le petit mousse de 9 ans, a droit à deux quarts d'une heure en fin de matinée et dans l'après-midi. 

  • Journée du mercredi 16/07

Après une nuit calme, nous prenons peu à peu le rythme des quarts imposés. La mer est belle et le vent tourne petit à petit au secteur Nord-Ouest puis NE, mais très faible. Le moteur tourne et nous permet d'avancer dans le Golfe sans prendre trop de retard sur les prévisions.

En milieu de journée, petite pause pour l'arrêt moteur, petite maintenance, et changement du joint de la pompe à eau qui laissait échapper quelques gouttes d'eau. Les boulons se cassent au resserrage et le nouveau joint fuit encore plus. Bricolage "maison" pour adapter un autre joint, et reconstituer des boulons aux dimensions exactes pour pouvoir relancer le moteur.

En fin de journée, grâce au Spi Asymétrique, nous arrivons à avancer à la voile et enfin nous libérer du bruit du moteur.

La météo annonce une dépression au nord de l'Espagne qui fragilise la dorsale, mais rien d'alarmant. Nous n'avons par contre pas beaucoup avancé sur l'itinéraire prévu.

Nous avons rejoint le rail des cargos (Espagne <-> France), et avons décidé de le suivre en restant à sa limite EST, ne souhaitant pas le couper.

Nous apercevons des bancs de dauphins entiers et un groupe de dauphins nous accompagne pendant plusieurs heures, jouant dans les vagues et rivalisant de vitesse dans nos surfs.

  • Journée du jeudi 17/07

Le début de la nuit fût agréable avec un vent établi du secteur N-E, force 4, et une petite houle d'Ouest de 2 mètres, nous permettant des surfs et une vitesse de croisière à 7 noeuds, très honorable !

Dès la fin de matinée, le baromètre commence à descendre beaucoup (plus de 10 hectopascal en quelques heures), témoin que la dorsale n'a pas tenu et que la dépression du Nord de l'Espagne se creuse de plus en plus. Le vent de secteur Nord faiblit alors jusqu'à disparaître, nous laissant une mer agitée sans vent.

En début d'après-midi, le vent tourne au Sud et gagne en puissance petit à petit. Vent de face, vagues de face, encore 100 miles à faire. Prévisions météo incohérentes, mais le moral tient bon : nous allons devoir effectuer des bords pour arriver à bon port. Certaines vagues déferlent sur le pont laissant entrer quelques gouttes d'eau dans la cabine avant, mouillant les coussins sur la pointe. 

Les batteries commencent à montrer des signes de faiblesses et nous réduisons l'utilisation d'énergie au minimum. Coupure PC, GPS et nous allumons les feux de routes qu'à l'approche d'autres bateaux.

  • Journée du vendredi 18/07

La fin de nuit et le lever du soleil s'effectue sans grosse surprise, toujours du vent de face et une mer formée, on s'habitue aux cargos et leur présence est même rassurante. Certains sont gigantesques au point de ne pouvoir réellement apprécier leur taille. Tous sont de formes et couleurs différentes. En fin de matinée, le vent toujours de secteur sud forcit et nous réduisons la voilure. Le baromètre poursuit sa descente, la mer se creuse et la fin d'après-midi nous amène un vent de Force 7 de secteur SW.

Après installation du tourmentin et la prise du 3ème ris de Grand-Voile, nous prenons l'option de nous laisser porter à l'Ouest afin de ne pas se faire emporter dans le Golfe. L'assistance météo à terre (merci Pascal !!) nous confirme ces choix et nous fournit une assistance météo précise, ne captant pas correctement au milieu du Golfe et ballotés par les vagues.

Nous entamons alors la nuit avec une allure sécurisée, mais ne progressant plus vers le Sud, et un cap nous amenant au milieu des cargos... Nous prenons l'option de nous positionner entre les deux flux, mais nous nous apercevons que les cargos ne respectent pas trop le rail et les directions...

La nuit est fatigante et le repos difficile, ballotés, secoués et trempés. La fuite avant persiste, et la girouette rend l'âme... Mauvais contact, certainement.

  • Journée du samedi 19/07/2014

La nuit est dédiée au slalom entre les cargos et les allers-retours avec des bords plats, vagues et vent de face, petite voilure, et donc quasi aucune progression vers le sud encore.

Des orages se font sentir, des éclairs tombent au large et c'est un slalom entre les nuages et les cargos qui pimentent la navigation de nuit.

La météo nous annonce du vent d'Ouest, encore, mais toujours rien à l'horizon, sinon, du vent qui tourne au Sud-Est, mettant fin à nos espoir de remonter vers l'Espagne grâce à notre déviation à l'extérieur du Golfe.

Le vent tombe, et nous rallumons le moteur, un peu secoué de toutes ces vagues, pour traverser les grains et la pluie, et gagnant ainsi quelques miles vers notre but.

Le ciel présente un aspect dégagé, mais avec une multitude de nuages, tous différents, quelques cumulo-nimbus à l'horizon, qui nous font infléchir notre route et les quelques miles gagnés durement.

Le milieu de journée nous apporte une mer moins formée avec un peu de repos et nous permettant de reprendre des forces.

La fin de journée est la consécration de ce que nous attendions depuis deux jours maintenant : du vent d'Ouest ! Nous libérons alors progressivement toute la toile, la confiance et la vitesse grisante effaçant les derniers doutes et appréhensions subsistant dans nos esprits. Nous filons alors à 7,5 Noeuds au portant en route directe vers l'Espagne et La Corogne, avalant les miles et laissant derrière nous orages, mer formée, et doutes quand à notre date d'arrivée. Un bord aux allures de régate avec un autre voilier, l'aperçu aux jumelles de la Terre d'Espagne, un magnifique coucher de Soleil, quelques dauphins venant nous saluer, et c'est la fin de cette journée.

Nous réorganisons les couchettes et les couchages afin de pouvoir dormir sans la cabine avant.

  • Journée du dimanche 20/07/2014

Nous arrivons en milieu de nuit dans le port de La Corogne, et nous nous amarrons au premier ponton que nous trouvons, et après une manoeuvre d'accostage et un amarrage fermes, nous nous offrons une bonne nuit de sommeil bien méritée. A nous le soleil et les plages d'Espagne !

 

Nous terminons cette étape avec une fuite au guindeau à colmater sérieusement (on ne pensait pas que cela fuirait autant), une girouette HS, 490 Miles au Loch, 30 litres de diesel consommés, une chute de 15 hectopascal au baromètre en moins de 20 heures, 5 nuits et 5 jours à bord, des centaines de dauphins, presque autant de cargos et un seau à l'eau !

 

Voici quelques photos de cette étape :

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Dahouët

48°34'38 N 02°33'55 W

Cet ancien petit port de pêche est le port d'attache et le point de départ du voilier Le bord du monde.

Situé dans la baie de Saint-Brieuc, il n'est accessible qu'avec un certain marnage et l'entrée peux s'avérer difficile à cause d'une "barre houleuse" à l'entrée de la gorge, et un accès sinueux à la largeur restreinte.

Malgré les constructions sur le nouveau port en eau profonde, le charme breton y opère ici toute sa magie.



Photo aérienne du port

A bientôt Dahouët

Une petite vue depuis le bateau de la côte d'emeraude que nous laissons derrière nous, avec une certaine nostalgie, il faut l'avouer :-)

 

Baie de Saint Brieuc depuis le Bord du monde