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La transatlantique - Cap Vert (Mindelo) à Guadeloupe (Pointe à Pitre)
Du 22 octobre au 10 décembre 2014
Voici un petit résumé de notre transatlantique effectué en voilier de série de 32 pieds !
2048 Milles au Loch avalés en 18 jours. 120 milles par jour, 4,8 noeuds de vitesse moyenne, et 40 litres de gazoil consommés sur les 110L emmenés, sans pilote. Un spi (le symétrique), une casquette, un feu de tête de mât en moins, une girouette tordue (Argh !!) et Polo le pulpo, notre meilleure hameçon, perdu dans une manoeuvre ratée... Un équipage comblé et une météo très clémente ! Le bilan est très très positif !!
Après presque une semaine de préparatifs à Mindelo, nous avons largué les amarres dans la matinée. Un dernier passage à la pompe à essence pour prendre nos 110L de gazoil. Passant près des bateaux au mouillage, nous saluons et sommes salués par nos compagnons marins et entendons même une corne de brume (démasqué Philippe !!) venant d'un catamaran au beau milieu des autres bataux. L'annexe du Mustag nous escorte pendant quelques minutes, et après des promesses portées par le vent, nous partons enfin sous un soleil de plomb, et... une pétole comme rarement le canal de San Antao a connu !!
Nous brûlons donc nos premiers litres de Gasoil. En fin d'après-midi, le vent se lève enfin à quelques miles de San Antao et nous prenons alors un magnifique thon de 8kgs au moins (pesé avec un seau d'eau pour comparatif), qui sera à bord au terme de 40 minutes de bataille. La remontée ne fût pas dans un style des plus académiques, mais le résultat nous a bien plu !! il nous durera 4 jours et finira sous toutes les formes connues par l'équipage : sashimi, à la tahitienne, mi-cuit, à la poêle, en rillettes...
Le début de la transatlantique a été marqué par la découverte du feu de tête de mât qui pendait. Courageuse et désignée volontaire, Léa est hissée en haut du mât pour constater que les pattes d'attache sont cassées. Il faudra remonter le lendemain pour sectionner le fil, car la chute du feu pourrait endommager le pont ou percer un hublot, ou même abimer les antennes de tête de mât pendant qu'il pend. L'ampoule de tête de mat fonctionne toujours et nous permettra d'être vu au cas où. Joli baptême du feu !
Le rythme s'installe ensuite petit à petit. A quatre, c'est vraiment confortable avec jusqu'à 18h de repos si tout va bien, 12h si le temps est mauvais et si le barreur ne peut rester seul. Le mal de mer ne trouvera pas sa place à bord. Les jours et les nuits s'enchainent, nous croisons beaucoup d'oiseaux, et de bateaux. Plus d'une dizaine. Nous recevons la météo par l'équipe à terre quotidiennement. RAS. Alizés établis, 15-20 noeuds, houle 2,5m maxi. Parfait. Nuns pêchons également une belle Daurade Cauriphène de 4 kgs ! Chouette !
Sur le deuxième tiers, le vent à tendance à baisser et la mer se calme. C'est alors que les quarts de bronzage intensif prennent place et que les talents culinaires de chacun rivalisent d'ingéniosité pour casser la monotonie des menus : cake aux olives, pain "casserole", poisson pané, blinis, riz au lait, ... On sort le spi symétrique, et après une petite pointe à 8 noeuds par 15 noeuds de vent réel, rend l'âme en s'explosant en plein vol! Snif, il n'aura duré que quelques heures! C'est l'occasion également de passer le point de mi-chemin et d'une baignade en plein océan atlantique, avec une eau à 26°C et 5000m de fond... suvi d'un apéro bien mérité (c'est la bouteille de Clément qui y est passé, merci ;-) !!) Les quarts de maintenance s'installent, on brique un peu, on bricole, on limite l'usure des drisses, des hâle-bas et des écoutes comme on peut. Les cours d'astronomie font ravage, on apprend l'usage du sextant : pas si compliqué. Les points sur la carte s'enchainent, on comprend la navigation orthodromique, les pronostics vont bon train sur la date estimée d'arrivée.
Puis, le denier tiers arrive, les alizés s'infléchissent sous la courbure de la terre et deviennent SE. Enfin nous pouvons changer d'amûre et soulager le gréement dormant tribord. Nous repartons de plus belle en espérant que ce vent se mantienne. Une autre petite daurade Cauriphène se fait prendre au piège de l'irrésistible leurrre Polo le poulpe, qui lui à chaque succès, perd un peu de ses plumes et de son ventre en plastique.
Les grains sont de plus en plus fréquents et violents : pluie torrentielle, rafales. Les réserves de nourriture et d'eau diminuent mais tiennent bon. Bientôt, les caps des 500 milles restant, signalant l'autonomie au moteur s'il le fallait. On approche !!
Bientôt, la terre avec le rocher de Désirade et le volcan de la soufrière. ça y est on est arrivés... des grains pour saluer notre arrivée, un petit carénage de l'hélice dans la baie de Pointe-à-Pitre, et... nous avons traversé l'océan atlantique... champagne pour réaliser peut-être ce que l'on ne réalise pas encore.
Voici quelques photos de cette étape :
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