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Tanger - Maroc

Le 23/08/2014

Depuis la baie de Cadix et la marina de Porto Sherry, nous avons mis le cap vers Tanger, et traversé le détroit de Gibraltar, avec de nombreux cargos.

En début de nuit, à l'approche de Tanger, une multitude de sapins de Noël vert, rouge et blanc clignotants ne correspondant à rien de connu, nous a surpris sans que nous sachions de ce qu'il en était réellement. La nuit, l'appréciation des distances est quasiment impossible. Nous avions attribué, à défaut de compréhension, certaines de ces lumières rouges et vertes à un chenal d'entrée d'un port pas très loin sur la côte. Quelques minutes plus tard, une bouée verte clignotant sporadiquement s'est soudainement mise à défiler sur l'horizon à tribord, preuve de sa proximité, et quelques secondes après, malgré une manoeuvre desespérée, nous étions pris dans des petits flotteurs d'un filet dérivant et flottant...

Une barque de pêcheur local s'est soudainement allumée et, tant bien que mal, nous a rejoint pour contaster que nous étions bien pris. Après quelques vaines tentatives de désenmêlage, les pêcheurs sont partis remonter le filet depuis une des extrêmités. Une bonne heure plus tard, la moitié du filet remonté, toujours coincé, nous dérivions vers le centre du détroit de Gibraltar, en pleine nuit, à la marge du rail des cargos.

Après quelques ultimes essais et quelques frayeurs dûes à la proximité du bateau de pêche et de la mer qui commençait à se former, un pêcheur est monté à bord pour couper le filet en deux depuis la jupe arrière. Il était temps, le capitaine de la barcasse, visiblement perdu, a failli mettre à l'eau deux fois son moteur, emmêlé lui aussi dans son propre filet...

Deux heures plus tard, nous repartons soulagés à la voile, quelques mètres de filet coincé dans le moteur et la quille, et laissant derrière nous un groupe de pêcheur bredouilles pour cette nuit, avec cependant un beau couteau de plongée et de chasse que nous avions prêté pour la manoeuvre.

Arrivés à Tanger, nous avons mouillé à la voile en milieu de nuit à l'extrémité d'une zone de mouillage (une des seules de Maroc), à l'abri de la digue de la marina en construction.

Au petit matin, après quelques heures de repos fort appréciables, le capitaine héroique plongea dans l'eau glaciale (mais moins qu'en Bretagne) pour la phase désenmêlage. Une ventouse et un Opinel à la main, le bout de filet et les ficelles marocains n'ont pas fait les malins !!

Nous sommes donc entrés soulagés, dans le port de Tanger, à la recherche du bosco Abdallah du Royal Yacht Club de Tanger, selon le guide marocain que nous avions... Très rapidement, nous avons ralentis et cherché la zone où nous pourrions nous amarrer, mais sans succès. Beaucoup de barcasses de pêche et de gros bateaux de pêche, quelques unités militaires ainsi que deux ferries tout rouillé constituent la majeure partie de la flotte du port. Un rapide appel à la VHF nous fait comprendre qu'il n'y a pas de place et que nous ne sommes pas forcément les bienvenus. Des marocains nous hêlent fortement du bord qu'il faut se mettre derrière un ferry, dans un recoin du port où toutes les ordures semblent dériver. Nous avons obtempéré et nous nous sommes mis à 2 mètres des hélices gigantesques du Ferry et à couple d'un voilier délabré, abandonné, sale et en piteux état. Un marin nous a solidement souqué sur un anneau gigantesque, en nous disant d'attendre la police.

Après la nuit passée, et à la vue de l'environnement, nous sommes repartis illico vers la mer sans se soucier du courant du détroit, ignorant les mouvements sur le quai, en repartant pour la prochaine escale (Rabat), même si lointaine, en espérant qu'elle soit plus à la hauteur des dires du guide et que nous pourrions nous y arrêter réellement.

Nous n'oublierons pas de sitôt notre premier contact avec les marocains et le Maroc : "Tanger, c'est fatal ! " (dixit un bosco du port de Rabat).

Voici quelques photos de cette étape :